Le plaisir au bout de l'effort?…

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On pourrait croire, on pourrait aussi laisser croire, on pourrait enfin se faire croire à soi-même que… la sexualité est quelque chose de naturel, tout comme la vie de couple. Que la sexualité est indispensable, ou pas, à l’équilibre de l’être humain.

On pourrait dire, ou se laisser dire que… le plaisir sexuel est un dû, et que c’est à l’autre de nous le procurer, et que nous on y est…pour rien! Ou alors qu’on est responsable de tout… Qu’il est normal, naturel, humain quoi, de ne plus ressentir au bout de quelques… mois, années, décennies, le délicieux frisson des débuts, la joyeuse folie qui gommaient la fatigue, illuminaient les yeux, libéraient les rires, jetaient les corps l’un contre l’autre pour des heures d’ébats inventifs et passionnés, en oubliant le temps, la fatigue et les contraintes du quotidien.

On pourrait aussi changer de perspective, sortir du cadre, regarder autrement ce qui peut se passer… ou pas. A savoir que… le désir réside peut-être, aussi, dans le temps de retrouvailles inventives, dans ce que nos esprits  imaginent par avance de pensées intimes dédiées à l’autre; tout comme l’on prépare, pour des invités très attendus, un dîner festif et coloré d’ingrédients choisis en fonction de l’humeur, de la saison, du profil des convives, en prêtant attention aux lumières, à la décoration de la table, aux musiques choisies, à la place de chacun et à la qualité, l’originalité des mets et des vins.

Le désir donc serait affaire d’attente, d’inventivité, de préparation lente et attentive, de créativité?

Et ceux et celles donc qui déclarent haut et fort que de fantaisie, d’imagination, ils/elles seraient dépourvus? Resteraient-ils alors les oubliés d’une sexualité à laquelle seuls pourraient accéder les privilégiés, les « hauts grades »? Tout comme l’accès à des orgasmes, multiples eux aussi, et non pas paramétrés, normés, étiquetés sous les doux noms d’orgasme vaginal, clitoridien, prostatique… Au mètre étalon de la relation coïtale, pénétrante et permettant d’accéder avec une régularité de métronome au « septième ciel », ne pourrions-nous pas opter pour des écoles buissonnières, des chemins de traverse, des sentiers détournés?

L’amour n’est pas un dû mais la résultante de savantes conjonctions, pas complètement aléatoires.

Le désir non plus n’est pas une chose acquise mais à reconquérir sans cesse, l’autre peut-il/elle encore nous désirer si on ne le/la fait plus rire, sourire, si on n’allume plus dans ses yeux la petite étincelle de joie, la belle lueur qui grandit et explose en feux d’artifices?

Oui alors aux artifices qui font briller les yeux et enjolivent la vie. Tenue que l’on trouve sexy, de la culotte petit bateau ôtée avec les dents au shorty coloré et moulant en passant par la petite chose de soie très ajourée qui ne dévoile qu’à moitié…

Artifices des lumières douces, des musiques lancinantes qui rythment les mouvements et magnifient les corps, scènes drôles et émouvantes, menus cadeaux-surprise sous l’oreiller déposés, jouets de bois, d’ébène ou de verre coloré.

Clins d’œil qui disent : tu es l’unique, l’objet et sujet de mon désir, et le plaisir que je te donne, que je me donne que tu te donnes est sans doute le signe de notre lien mais aussi l’essence même de notre amour.

Le désir donc ne serait pas un dû mais la conséquence de tout ce qui s’est passé avant. De nos regards complices, de nos frôlements d’yeux et de mains, de nos mots doux nos mots crus d’humour et d’amour. Le soin et l’attention que nous avons porté à nous parler avec respect et tendresse, le temps que nous avons passé à penser l’un à l’autre, à s’imaginer soi retrouvant l’autre après une journée particulière.

En prenant simplement le temps de s’arrêter pour respirer ensemble, se mettre au diapason du souffle de l’autre, humer sa sueur du jour et ce mélange enivrant de soupçon de parfum et d’émotion palpitante.

Bref… rien que de très naturel, n’est-il pas?…

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