Des sens au sexe

On ne le dira jamais assez…

Le voyage vers le 7eme ciel ne peut guère s’imaginer comme une fusée pénétrant à vive allure dans la stratosphère de sensations échevelées.

Et pourtant, les personnes qui consultent un(e) sexologue réclament l’accès au nirvana, le droit à l’excitation, au plaisir, à l’orgasme comme s’il s’agissait d’une mécanique en panne qu’un petit coup de starter suffirait à relancer!

Bien sûr, on peut aussi parler de mécanique des fluides, de lubrification et de montée en puissance et en température;  il n’en reste pas moins que le 7eme ciel se mérite… Et hormis pour celles et ceux qui dès leur plus jeune âge ont reçu au berceau de la part des fées malicieuses et mutines ce fameux coup de baguette magique qui les a doté de curiosité, de sensualité et d’un imaginaire riche et fécond, les joies du sexe sont un apprentissage constant, qui ne peut se contenter de routes toutes tracées.

Nous parlerons donc aujourd’hui de chemins buissonniers, d’explorations hors des sentiers battus et rebattus que la pornographie ne permet pas de visiter.

Les sens, nos sens, sont bien souvent trop peu sollicités, entrainés, stimulés.

Que ce soit par la vue, le plaisir de regarder notre corps, même et bien sûr imparfait, et le corps de l’autre, avec ses courbes, ses reliefs, ses ombres et ses dégradés. Et pour cela la lumière, qu’elle soit douce, flatteuse, ténue ou chaleureuse, sera l’alliée mettant en scène la cartographie amoureuse des corps qui s’exposent au regard l’un de l’autre. et déjà les regards s’animent et s’allument, se cherchent et se confondent, jouent se mêlent et se sourient…

Alors l’envie de sentir le parfum de la peau, la sueur odorante et affolante du corps que l’on regarde avec convoitise, et qui se joue de notre émoi, titillera les narines, vers un rapprochement dont la lenteur calculée ne fera qu’attiser le désir…

Mais alors quel sens s’exprimera, serait-ce la langue, pour recueillir ce parfum affolant, et goûter au plus près le mystère de l’autre, s’en imprégner, s’en enivrer?

Ou bien ce besoin impérieux d’enfin toucher ce grain de peau qui s’offre et se dérobe, d’en caresser la douceur la fermeté ou la rondeur, le moelleux ou la tension?

Et d’entendre les soupirs, la musique des mots doux ou crus, tendres ou murmurés, les oui les pas encore les maintenant les viens, mais ne pas se hâter, mais surseoir…

Car il y a tout près des plumes pour caresser, des pinceaux pour effleurer, des huiles qui embaument pour franchir les zones convoitées ou interdites, des masques pour ne pas voir mais juste ressentir, des bracelets de fourrure qui enserrent doucement, du chaud du froid du lisse ou du rugueux, de la pierre du bois du verre ou du métal, des formes oblongues rondes ovales et surprenantes pour masser, caresser, explorer, pénétrer?

Et lorsque les corps et les sexes n’en pouvant plus d’attendre ne chercheront qu’à se trouver s’unir et se confondre…

Alors viendra le moment où tous les sens ensemble convoqués fusionneront et ce sera l’envolée la montée lente et extatique vers ce 7eme ciel, chaque fois différent, unique chaque fois, ciel où se retrouvent ceux qui s’aiment et se le disent par les mots les regards les corps les âmes et les cœurs réunis…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.