La réconciliation dans le couple

 Comment évaluer le potentiel de réconciliation d’un couple?

Un couple peut-il rester un couple en l’absence de sexualité?

L’amour est-il une denrée périssable? Peut-il être restauré, redécouvert, amendé?…

Telles sont les questions récurentes qui se posent dans les cabinets des thérapeutes de couple, ou encore dans l’esprit tourmenté de partenaires à la recherche de l’amour perdu, les troubles de la sexualité  étant la partie visible de l’iceberg…

Bien évidemment, à cela pas de réponse toute faite ni de solution miracle. Mais quelques repères peuvent permettre de baliser l’itinéraire…

La réconciliation impose le pardon, et la capacité de pardonner est assujettie à l’histoire intime de chacun, à un narcissisme plus ou moins fragile, à une confiance en soi, en l’autre (qui vont souvent de pair) suffisament bonnes.

Cette confiance est en lien avec la sécurité de base de chacun, selon la manière dont ont été transmises, dans l’histoire familiale, le sentiment d’avoir été compris, aimé, respecté par nos parents; la capacité à faire confiance et à lacher prise, en s’adaptant à des situations stressantes ou insécurisantes, se construit en partie sur les bases des premières expériences d’attachement…

Toute démarche de réconciliation suppose des bénéfices à faire la paix et à s’engager dans un processus qui va coûter à chacun, mais cependant moins qu’une séparation.

Elle impose que subsistent des sentiments et émotions tels que le respect, l’admiration, l’estime, le désir…Mais le désir peut-il exister sans ces ingrédients liants et indispensables que sont le regard positif de l’autre sur soi, et l’acceptation de soi-même?

L’espoir de réconciliation sera réduit à néant par des blessures narcissiques trop profondes, et compromis en cas d’infidélités répétées, de trahisons, de négation de l’autre dans une recherche éperdue et/ou égoïste de récompenses immédiates.

Or, vivre en couple est un vrai travail d’orfèvre, et il faudrait pouvoir ciseler les détails, polir les aspérités, chercher de nouvelles nuances, matières pour rire ensemble, se donner de la joie, du plaisir, de la créativité.

Certains ne peuvent pas…

Si des intérêts matériels, familiaux et patrimoniaux viennent peser, interroger le rapport à la sécurité sera nécessaire, afin d’évaluer le coût psychique du maintien du couple…

Rédhibitoire sera le dégoût, insurmontables seront les violences subies, niées, banalisées.

Alors, quand dans la balance le passif l’emporte, que le coût est décidément trop élevé, sans doute faudra-t-‘il dire adieu aux espoirs vains, et regarder en face une vie à ré-équilibrer autrement, dans le respect de soi-même et de son intégrité psychique et physique, vers une sérénité à reconquérir…

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