l'amour, toujours l'amour..

 

 » Vitalité de l’amour : on ne saurait médire sans injustice d’un sentiment qui a survécu au romantisme et au bidet » E-M Cioran

dans « Pensées sur l’amour » de André Comte- Sponville

La philosophie a ses intérêts mais aussi ses limitations…En effet, comment faire avec nos amours, désamours, passions et manques, nos frustrations et nos aspirations ? Lorsque notre idéal amoureux vient se heurter au principe de réalité : il/elle est autre que ce que j’en avais rêvé…

Le sexe sans amour pourrait être alors pour certains une façon hédonique, élégante et  décomplexée de vivre des plaisirs générateurs d’énergie, mais aussi d’éviter l’attachement, la dépendance, les complications, l’ennui…

L’amour sans le sexe (choisi ou non) pourrait être pour d’autres une sublimation, un désinvestissement ou une mise à distance, un renoncement.

Parfois aussi l’amour est là, mais des verrous empêchent que les portes du sexe s’entrouvrent, que la lumière pénètre et réchauffe, transfigure, illumine cœur, corps et esprit…Et là il s’agira d’aller voir dans l’histoire individuelle ce qui fait blocage et empêche d’être touché-e-…

Entre ces extrêmes, voies ultimes et  fréquentées par un petit nombre « d’initiés », existerait-il une « voie royale » ?

Et comment arriver à ce rare équilibre, à cette alchimie des corps et des émotions, du cœur, de l’esprit et du verbe ? L’amour avec le sexe, avec les sentiments, peut-il vivre, s’épanouir et fructifier ?

Est-ce donné à tout le monde, un amour avec du sens, dans lequel les sens seraient vivants, capables de s’épanouir, de jouir et d’en redemander? Un amour où les êtres seraient habiles à s’aimer, sachant partager, s’accompagner tendrement, durablement et avec autant d’humour que d’amour?

Dans notre siècle de performances, de tout en un, de consommation compulsive, la notion d’effort et  de don de soi se perd au nom de l’exigence de résultats rapides, pour des produits jetables et très vite remplaçables…

Dictature de l’orgasme à tout prix, des fantasmes de plus en plus hard, du toujours plus loin, plus nouveau, plus vite, plus fort…

Alors, que reste-t’-il …de nos amours…?

Une possibilité d’entretenir l’amour, pour celui ou celle qui cultiverait son propre jardin intime et personnel, et saurait apporter à l’autre ses récoltes et ses découvertes, non par soumission ou obligation mais par envie et par goût ?

Une possibilité d’affectivité épanouie et non dépendante, pour celui ou celle capable de s’aimer suffisamment lui/elle même pour ne pas quémander uniquement de la reconnaissance, mais être dans le partage et dans le don ?

Dans la rencontre sexuelle, la fusion (pourtant recherchée) a cependant ses limites, car on ne sait jamais vraiment ce que l’autre a ressenti, la jouissance étant la plupart du temps individuelle et non simultanée, et suivant des canaux si divers et si complexes que tout échange là-dessus peine à trouver ses mots.

Mais donner du plaisir à l’autre peut être aussi puissant et jouissif qu’en recevoir, surtout quand l’amour, sus une forme ou sous une autre, fait rougeoyer sa flamme, déploit sa bannière, fat claquer sa grand-voile…

A suivre…

Et, en attendant, à lire, si l’on est curieux/se :

Michel Onfray « Théorie du corps amoureux »

Jacques Waynberg « Dico de l’amour et des pratiques sexuelles »

Pascal Bruckner « Le paradoxe amoureux »

Philippe Brenot « De la lettre d’amour »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.